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TIER Mobility annonce licencier 22% de ses effectifs pour être rentable

“L’année a été incroyablement difficile pour la majorité des entrepreneurs, des start-ups et des scale-ups. Cela s’applique également à nous chez TIER Mobility”. Telles sont les premières lignes du dernier post LinkedIn du cofondateur et CEO de TIER, Lawrence Leuschner. Après les récentes annonces de redressements judiciaires du néo-loueur de voitures Carlili, ou encore du service de scooters partagés Cityscoot, l’année 2023 se révèle être difficile pour un grand nombre d’acteurs de la mobilité urbaine. Nos confrères des Echos ont même décrit cela comme une véritable “hécatombe”. Et TIER Mobility n’échappe pas à cette tendance. En effet, le géant allemand de micromobilité, vient d’annoncer une vague de licenciements en masse. Zoom sur cette décision des plus drastiques dévoilant une quête cruciale de profitabilité…

Une situation en flux tendu…

Alors que l’an dernier a débuté sur les chapeaux de roues pour TIER, avec plusieurs acquisitions stratégiques, une levée de fonds de 200 millions de dollars auprès de SoftBank Vision Fund 2 et Mubadala Capital en mars 2022, la roue a vite tourné. En effet, le géant allemand s’est vite retrouvé dans la tourmente avec une série de licenciements.

En effet, retour en août 2022 où il procédait à la suppression de 180 collaborateurs. Une réduction des effectifs renouvelée cinq mois plus tard, avec le licenciement de 100 personnes au sein de TIER et Spin. Ancienne filiale de Bird, Spin fut racheté par TIER en mars 2022 avant d’être revendu à Bird en septembre dernier pour 19 millions de dollars. Une année 2023 qui fut également marquée en mai, par l’émission d’une obligation convertible, suite au revers essuyé lors des négociations entreprises avec Bolt. Une série de mésaventures qui semble se poursuive avec une nouvelle réduction de ces effectifs. Et, ce malgré des améliorations financières.

Un seul mot d’ordre, la profitabilité

Alors que la majorité des entreprises de la mobilité se concentraient “sur la croissance et l’expansion”, la plupart ont dû revoir leurs stratégies. Comme décrit par Lawrence Leuschner, cofondateur et CEO de TIER Mobility, il parle de “virage brusque qu’ils ont dû faire pour se concentrer sur la rentabilité.” Malgré les progrès réalisés, l’entreprise n’a pas encore atteint la rentabilité. Et pour TIER Mobility, cela passe par réduire les pertes opérationnelles, qui peuvent être causées par des licenciements de main d’œuvre. D’où, cette vague de licenciements concernant environ 140 employés, majoritairement “au sein du personnel central et régional”.

En l’absence de visibilité suffisante sur la manière dont les marchés vont se redresser et si, nous devons présumer que la demande en 24 ressemblera à celle en 23. Cela signifie que pour parvenir à la rentabilité, nous devons réduire notre base de coûts.

Lawrence Leuschner, cofondateur et CEO de Tier MOBILITY

Une onde de lueur d’espoir

Cette restructuration met en lumière les défis économiques auxquels les entreprises de la mobilité sont confrontées. Elle souligne en effet l’importance de l’adaptabilité et d’ajustements constants dans un environnement en constante évolution. Cet environnement dans lequel une incertitude persiste quant à la reprise du marché, mais qui semble s’améliorer…

En effet, dans son post LinkedIn, Lawrence Leuschner a dévoilé quelques chiffres encourageants. Pour commencer, TIER Mobility a amélioré son EBITDA de -62 % en 2022 à -15 % en 2023. Elle a également atteint la rentabilité au cours des cinq derniers mois, notamment grâce au succès de ses vélos électriques. Une nouvelle dynamique qui l’espère leur permettra en 2023 d’être rentable sur 80% de ses marchés. Parmi lesquels, nous retrouvons notamment ces plus grands marchés avec l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France. En tout cas, c’est ce que nous leur souhaitons…