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Getaround x SNCF : retour sur un pari gagnant

Aujourd’hui, l’un des principaux défis des opérateurs d’autopartage tourne autour de la stratégie d’implantation de leurs véhicules, afin de s’ancrer durablement dans les habitudes des utilisateurs. Les hubs de mobilité, tels que les gares et les aéroports, semblent jouer un rôle clé pour fructifier leur offre. En effet, en rassemblant plusieurs services de mobilité en un seul endroit, ces hubs facilitent leur accessibilité et leur visibilité auprès des utilisateurs. Ce levier de croissance est de plus en plus adopté par les opérateurs d’autopartage qui souhaitent obtenir, plusieurs places de stationnement dédiées à leur service. C’est vers cette stratégie que Getaround s’est tourné… Nous avons eu l’opportunité d’interviewer cette plateforme d’autopartage leader en Europe qui nous a dévoilé en exclusivité les dessous d’une telle collaboration sur le long terme…

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Dans quel contexte, Getaround s’est-il rapproché de la SNCF et quelles opportunités votre service représente-t-il pour eux

Un appel d’o­ffres a été lancé par SNCF Gares & Connexion en 2021 afin de pourvoir à des places de stationnement dans des parkings réservés à des acteurs digitaux de la location en autopartage. En 2021, Getaround a remporté 150 places au sein de 19 gares. Cette année 2023, nous avons remporté 80 places supplémentaires (soit 230 au total) au sein de 32 gares dans tout le pays.

L’idée de ce partenariat est de favoriser la multimodalité, en permettant aux usagers d’avoir accès à un véhicule en autopartage dès leur arrivée en gare, et ce, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, grâce à la technologie Getaround Connect. Plus besoin de faire la queue dans les agences de location ou de stresser en cas de retard du train, le véhicule peut être déverrouillé en totale autonomie à l’aide de l’application.

Pour la SNCF, c’est une manière d’étoffer son panel d’off­res de mobilité en gare et de renforcer l’attractivité du train par rapport à l’usage de la voiture individuelle. En cas de longs trajets, il est par exemple plus confortable de prendre le train et de louer une voiture en libre-service pour finir les derniers kilomètres ou se déplacer sur son lieu de vacances. Cela contribue aussi en parallèle à optimiser l’occupation des parkings en gare.

Pourriez-vous nous communiquer quelques chiffres attestant du succès d’une telle collaboration et quels sont vos objectifs sur le long terme ?

Après deux ans de partenariat, on observe un véritable succès. Voici quelques chi­ffres qui le montrent :

  • Le taux d’occupation des véhicules appartenant au programme est environ 10% supérieur aux autres véhicules équipés du boîtier connecté sur la plateforme Getaround.
  • La flotte de véhicules faisant partie du partenariat a augmenté de 53% en un an.
  • En 2022, nous avons comptabilisé 14 400 utilisateurs de ces véhicules et sur le premier semestre 2023 nous sommes déjà à plus de 11 000.
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Quels sont les défis auxquels l’autopartage en gare doit faire face ? Existe-t-il des gares plus propices que d’autres ?

Ce partenariat se révèle être une véritable opportunité pour nous d’avoir plus de visibilité auprès des usagers de la SNCF. Pour cela, nous devons veiller à la signalétique au sein des gares, afin d’être bien identifiés et de faciliter l’expérience des utilisateurs qui trouveront plus facilement les véhicules. Ce sont ces gares dans lesquelles la signalétique est la plus visible, et dans lesquelles le tourisme est particulièrement développé qui sont les plus bénéfiques à l’autopartage, telles qu’Avignon, St Malo ou encore Biarritz. Les gares excentrées du centre-ville ou les plus petites gares sont également propices, car les solutions de mobilité à l’arrivée en gare sont plus limitées.

Étant international, est-ce un modèle pouvant être facilement ré-adopté en Europe ? Si c’est le cas, dans quel pays l’avez fait, sinon pourriez-vous nous énumérer les principaux obstacles ?

L’idée pour Getaround est de répliquer le modèle en Europe avec des partenaires mobilité (comme les gares) mais aussi avec des organismes publics et les villes. Pour l’instant, la France est le pays moteur en la matière. Le même type d’opportunité se présente également en Norvège (second marché clé en Europe pour Getaround), mais la priorité se porte pour le moment sur les villes, avec lesquelles des discussions sont déjà bien entamées. Getaround bénéficie déjà dans plusieurs grandes villes norvégiennes d’un soutien opérationnel (partenariat pour le lavage des voitures par exemple). Des eff­orts sont menés aussi du côté des aéroports pour promouvoir l’autopartage aux alentours avec des parkings dédiés. Les aéroports représentent d’ailleurs la principale source de croissance en Norvège.

Du côté des États-Unis, plusieurs partenariats ont déjà été signés dans tout le pays, notamment à New York, San Francisco, Seattle, ou encore à Las Vegas, entre autres. À San Francisco par exemple, Getaround dispose de places de stationnement réservées dans la rue ainsi que de centaines de places dans des immeubles commerciaux et résidentiels, conformément à une exigence de la ville selon laquelle l’autopartage doit être inclus dans les nouvelles constructions. Depuis le début du partenariat :

  • 10 % des utilisateurs ont vendu ou donné leur voiture
  • 83 % des utilisateurs n’ont pas acheté de voiture grâce à Getaround
  • 74 % des trajets comprennent deux personnes ou plus dans la voiture.

Comme la SNCF, Getaround s’associe à des systèmes de transport en commun tels que le métro de Los Angeles (CA) et le Bay Area Rapid Transit (BART) dans la région de la baie de San Francisco pour servir de solution de mobilité “au dernier kilomètre”. À noter que plus de 1 500 places de stationnement sont dédiées à Getaround dans le monde entier, dont plus de 1 000 places de parking dans 12 villes des États-Unis.

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