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UBER permet à ses coursiers VTC de fixer leurs propres prix

Suite au texte de loi visant à requalifier les coursiers indépendants d’Uber en salariés, la Californie fut le premier État américain à vouloir mieux protéger les chauffeurs VTC. Entré en application depuis le 1er janvier 2020, le géant de la mobilité Uber, essaye d’y faire face en lançant une nouvelle fonctionnalité sur son application. En effet, les coursiers vont désormais pouvoir fixer leur propre prix, multipliant ainsi jusqu’à cinq fois le prix annoncé par Uber. Zoom sur cette nouvelle méthode engagée par la firme et les diverses opinons.

Uber, un groupe souvent au cœur de la controverse

Ces dernières années, le groupe Uber fait polémique à propos de plusieurs sujets. Des agressions sexuelles, au chauffeur bruxellois dernièrement filmé en train de boire au volant pendant son service, Uber doit faire face à plusieurs polémiques. À cela s’ajoute aujourd’hui, les enjeux liés au portage salarial de leurs chauffeurs VTC. Dans différent pays, il y a eu énormément de manifestations à ce sujet. Considérés en tant qu’autoentrepreneurs, les conducteurs d’Uber ne sont actuellement pas catégorisés comme de réels salariés.

Une vision revue par le sénat de Californie, en septembre dernier. En effet, ce dernier a adopté un projet de loi, baptisé AB5, visant à contraindre les plateformes de type Uber a accordé un statut d’employé à l’ensemble de leurs chauffeurs. “Une personne qui fournit un travail contre rémunération doit être considérée comme un salarié et non pas comme un travailleur indépendant » explique le nouveau texte. Entré en vigueur ce 1er janvier 2020, Uber a donc pour obligation d’imposer un statut de salarié à tous leurs chauffeurs VTC. Ce qui entraîne par conséquent des droits comprenant une protection sociale, un salaire minimum, le chômage, une retraite, et bien d’autres…

La contre-attaque d’Uber vis-à-vis de leurs conducteurs

Afin de démontrer “le statut réel d’autoentrepreneur” de leurs chauffeurs, Uber a décidé d’ajouter une nouvelle fonctionnalité à son application. En effet, depuis le 21 janvier dernier, le groupe permet désormais aux conducteurs de pouvoir fixer eux même leur prix. Actuellement en phase de test, seuls les chauffeurs transportant des passagers depuis les aéroports californiens seront en mesure de configurer leurs propres tarifs. Un prix multipliant jusqu’à cinq fois le tarif proposé par Uber ! Ainsi, les VTC sont totalement libres de choisir leur coût de trajet. En revanche, l’augmentation ne peut se faire que par tranche de 10%. À noter, que les tarifs peuvent être augmentés comme diminués. Actuellement, l’augmentation des prix par Uber est géré informatiquement, dans le but d’identifier automatiquement les fortes demandes. Ainsi, la mise en place de cette nouvelle fonctionnalité, permettra au client de choisir le VTC le plus offrant…

Des avis plutôt mitigés, cotés chauffeurs et utilisateurs

Côté chauffeurs, deux camps s’affrontent. En effet, certains attendent avec impatience le passage de cette loi afin de pouvoir profiter des droits de salariés. Alors que d’autres, beaucoup plus sceptiques, craignent d’être enfermés dans ce statut. Une des plus grosses contraintes serait de ne plus pouvoir travailler aux heures qu’ils souhaitent, ou encore d’être payés à l’heure et de ne pas pouvoir effectuer d’heures supplémentaires, comme bon leur semble. À cela s’ajoutent, les fastidieuses démarches administratives dues au statut de salarié. Malgré l’adoption de cette loi, la protection des intérêts du consommateur tient également une place importante. Pour Lorena Gonzalez, l’élue démocrate californienne à l’origine de la proposition, « en tant que législateurs, nous ne permettrons pas aux entreprises qui se jouent du système en toute bonne conscience de continuer à faire des économies sur le dos des contribuables et des travailleurs… ».

Au contraire, pour Lyft, société américaine de VTC visée également par ce projet de loi, la nouvelle fonctionnalité d’Uber pourrait fortement desservir le client final. D’après eux, « les utilisateurs pourraient devoir payer plus et attendre plus longtemps, et certaines zones pourraient ne plus être desservies du tout. Ce serait particulièrement dévastateur (…) dans des zones mal desservies par les transports publics ou moins densément peuplées ». Afin de palier cette possible problématique, Uber a pour objectif d’intégrer prochainement une nouvelle fonctionnalité améliorant l’expérience client. Une fonctionnalité, bientôt disponible pour l’ensemble des États-Unis, qui permettrait aux utilisateurs de mettre en favori certains chauffeurs. Les passagers pourront donc choisir des chauffeurs qu’ils auront déjà validés et ainsi améliorer l’offre et la sécurité des usagers.