Comme chaque dernier mercredi du mois, retrouvez notre condensé des dernières nouvelles dans le secteur des transports. Au sommaire de ce Mobi’Zap de Mars : le secteur aérien en chute libre avec le Coronavirus suivi de la décision de la Cour de Cassation concernant les chauffeurs français d’Uber. Et pour finir, l’instauration de la gratuité des transports dans l’ensemble du Luxembourg.
Mayday ! Mayday ! Mayday !
En cette fin de mars, le secteur aérien n’avait jamais été autant en difficulté. En effet, face au COVID-19 et aux fermetures progressives de certaines frontières, le secteur aérien est frappé de plein fouet. De la baisse de la fréquence de vols à la majorité des flottes clouées au sol, une grande partie des compagnies aériennes n’ont pas eu d’autres choix que d’appliquer certaines mesures drastiques. Selon l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA), regroupant 290 compagnies, la perte estimée en 2020 pourrait s’élevée à près de 252 milliards de dollars. Alexandre de Juniac, président d’IATA a commenté qu’il s’agissait de «la crise la plus profonde jamais traversée par notre industrie, bien plus grave et plus étendue qu’après la crise née des attentats du 11 septembre, l’épidémie de SRAS [en 2002-2003] ou la crise financière mondiale de 2008».
Face à cela, certaines compagnies aériennes envisagent des suppressions de postes, une baisse des investissements à venir, l’arrêt des formations, ou voire la cession totale de leur activité. C’est notamment le cas de la compagnie britannique Flybe, première victime connue du Coronavirus. Déjà fragilisée avant l’épidémie, elle manquait cruellement de liquidités et fut contraint de déposer le bilan. Représentant en 2019 38% des vols intérieurs au Royaume-Uni, elle transportait par an près de 8 millions de passagers. À noter qu’elle comptait également près de 2000 salariés. À ce jour, elle est officiellement la quatrième compagnie britannique en faillite, faisant suite à Monarch en octobre 2017, Flybmi en février 2019 et Thomas Cook Airlines en septembre 2019.
Pour découvrir les impacts dans les autres secteurs du transport notamment en France (train, transports en commun, etc.), n’hésitez pas à consulter notre article spécial Coronavirus.
Une grande première en France pour UBER
Ce 4 mars, la Cour de Cassation a rendu son verdict concernant la requalification du statut d’un chauffeur d’Uber. En effet, la plus haute juridiction a jugé un ancien conducteur VTC en tant que salarié et non plus auto-entrepreneur. Pour elle, il y a bien “un lien de subordination entre le chauffeur et Uber lors de la connexion à la plateforme numérique, son statut d’indépendant n’étant que fictif”. Elle a également ajouté que les critères définissant un travail indépendant “tiennent notamment à la possibilité de se constituer sa propre clientèle, la liberté de fixer ses tarifs et la liberté de définir les conditions d’exécution de sa prestation de service“. Côté chauffeur, cela se traduit par la mise en place de différents droits. Protection sociale, salaire minimum, chômage, retraite, etc.
Toutefois, le groupe international tient à préciser que cet arrêt de la Cour de cassation “n’entraîne pas une requalification immédiate ou automatique de tous les chauffeurs utilisant notre application”. La décision pourrait faire jurisprudence et concerner d’autres travailleurs de cette plateforme, tels que les livreurs par exemple. Dans le monde, cette question s’est déjà posée à plusieurs reprises, notamment en Californie. Premier état américain à vouloir cadrer cette relation contractuelle. Dernièrement, elle a d’ailleurs obligé Uber à permettre à ses chauffeurs de fixer leurs propres prix.
Bye Bye les tickets au Luxembourg
Train, bus, trams, … C’est officiel, Luxemboug est à ce jour le premier pays au monde permettant d’emprunter gratuitement les transports en commun. Seuls la première classe des trains et le transport à la demande sont exemptés. Tant résidents que visiteurs étrangers, cette gratuité s’applique à tous dans le Grand Duché. L’objectif : Réduire la congestion en poussant les habitants à délaisser leur voiture pour emprunter les transports publics. En effet, selon un sondage de l’institut d’étude luxembourgeois TNS Ilres réalisé en 2018, près des 47% des déplacements professionnels sont effectués en voiture. Ce qui est assez conséquent dans un pays ne comptant que 610 000 habitants. A Paris, par exemple à titre de comparaison, d’après l’Insee, 68,6 % des salariés empruntent les transports en commun.
Qualifiée de “mesure sociale importante” , cette gratuité devrait alléger le budget transport des familles luxembourgeois. En effet, 40 % des ménages utilisent au quotidien les transports en commun. Cela s’estimerait à une économie de près de 100€ par an. La vente des tickets et abonnements s’élève à 41 millions d’euros, représentant 8% des dépenses liées aux transports. Cette recette sera notamment compensée par les impôts. En France, cela n’est pas d’actualité au niveau national. Toutefois, plusieurs communes ont décidé d’instaurer la gratuité de leurs transports publics. C’est notamment le cas de 34 villes dans tout l’Hexagone. Pour en savoir plus, n’hésitez à découvrir notre infographie traitant des transports gratuits en France. Nous avons étudié les raisons qui font qu’elle peut être perçue comme une fausse bonne idée.
Enfin, avant de partir, n’oubliez pas de visionner l’intégralité du Mobi’Zap de Mars , par ici 👇 :
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