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La Renfe en passe de concurrencer très sérieusement la SNCF, dès 2024

Deux ans et demi après l’ouverture à la concurrence, une vive compétition s’installe sur la scène ferroviaire française. Après l’arrivée de Trenitalia fin 2021 et du service “Le Train” prévue pour 2025, Renfe semble rabattre ses cartes. Lancée en France il y a seulement cinq mois, la compagnie ferroviaire ibérique affiche clairement son ambition de conquérir l’Hexagone. Cette offensive, pleine de promesses pour les voyageurs, soulève néanmoins des interrogations quant à la capacité de la Renfe à maintenir sa stratégie face aux défis du marché français…

Une offre de train Renfe quadruplée

Huit. Tel est le nombre d’allers-retours quotidiens que souhaiterait désormais réaliser la Renfe dans le courant de l’année 2024. Une annonce qui fut rendue publique dans leur dernier communiqué de presse dévoilant leurs ambitions pour l’année à venir. Actuellement à deux liaisons par jour depuis cet été (Barcelone-Lyon et Madrid-Marseille), la compagnie espagnole envisage de capitaliser sur la libéralisation du marché. Et cela, passe par l’adoption d’une stratégie tarifaire agressive, avec notamment la commercialisation de billets à 19 et 29 euros.

Renfe clôture l’année 2023 avec plus de 250 000 personnes transportées et un taux d’occupation moyen de 80% sur les quatre services quotidiens consolidés d’AVE reliant l’Espagne (Madrid, Saragosse et Barcelone) avec la France (Lyon et Marseille), avec 9 000 sièges par semaine. 

Communiqué de presse DE RENFE

Au-delà de l’expansion du réseau ferroviaire, la Renfe annonce son arrivée à Paris en septembre 2024. Son objectif ? Rivaliser en direct avec la SNCF ou encore Trenitalia sur les trajets Paris-Barcelone, Lyon-Paris et Paris-Marseille. La gare de Lyon deviendra le terminus parisien des trains Renfe. En outre, la compagnie espagnole prévoit d’ajouter trois nouvelles gares à ses destinations françaises. Parmi elles, on retrouvera notamment Lyon Perrache, Montpellier Sud de France, et Nîmes Port-du-Gard. Une liste étendue de nouvelles destinations permettant au groupe de mettre en vente très prochainement des billets à seulement 9 euros entre les dix gares françaises.

L’arrivée de trains AVE nouvelle génération

Pour répondre à la demande croissante, la Renfe a revu la capacité de ses trains. Et pour cela, elle a introduit une nouvelle flotte, les AVE s-106. Chaque train disposera de plus de 500 sièges. Des nouveaux trains qui sont actuellement “en phase d’approbation et d’homologation”, rapporte le média La Razon. Des essais réalisés en collaboration avec le constructeur espagnol Talgo.

Avec le plan opérationnel prévu, Renfe pourra compléter une offre de 2,7 millions de sièges par an. Avec un taux d’occupation moyen comme celui obtenu jusqu’à présent en France, soit de 80%, cela se traduit par une demande annuelle de plus de 2,1 millions de billets AVE.

COMMUNIQUé DE PRESSE DE RENFE

À noter, selon les informations du média La Razon, que la Renfe aurait déjà acquis des “sillons horaires”. Ces créneaux, délivrés par SNCF Réseau, représentent des plages horaires disponibles pour circuler. Néanmoins, l’accès à ces créneaux implique le paiement de péages, parmi les plus élevés d’Europe, imposés par SNCF Réseau. Ces coûts élevés pourraient constituer une menace potentielle à la stratégie commerciale agressive de Renfe. Une problématique qui pourrait influer sur leur rentabilité, d’autant plus que ces péages augmenteront de 8% l’année prochaine…