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Comment convaincre les jeunes de miser sur les transports écologiques ?

S’ils sont sensibilisés à la question environnementale et aux alternatives, les jeunes utilisent encore beaucoup les véhicules à moteur. L’usage des voitures est pourtant loin de ne présenter que des avantages et le gain de temps dont il peut faire bénéficier se paye très cher. Il paraît d’autant plus essentiel de les convaincre d’opter pour des solutions écologiques, qu’ils se déplacent beaucoup, que ce soit pour se rendre sur le lieu de leurs études ou de leur travail, ou dans le cadre de leurs activités personnelles. Certains concepts, tel que Mobility as a Service (MaaS), peuvent faciliter la bascule vers d’autres modes de transport.

Quels sont les modes de déplacement des jeunes, aujourd’hui ?

Le site Minute-Auto a réalisé une étude auprès des jeunes, afin de connaître les modes de transport qu’ils privilégient pour se rendre sur le lieu de leur travail ou de leurs études. Les résultats montrent qu’ils optent plus fréquemment pour les voitures, motos ou scooters, que pour les moyens de locomotion écologiques.

D’après ce sondage, les jeunes utilisent davantage les véhicules à moteur (37 %), que les transports en commun (22 %), la marche (16 %) ou le vélo (6 %). Il faut aussi noter que les usages varient selon les situations et que la marche est plus utilisée par les collégiens (34 %) que par les étudiants (19 %) ou les apprentis (4 %). Mais cette étude n’en révèle pas moins qu’ils favorisent globalement les modes de transport qui dégagent le plus de gaz à effet de serre, malgré le contexte lié au réchauffement climatique.

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Plusieurs éléments peuvent expliquer cela. En premier lieu le sentiment de liberté que procurent les véhicules à moteur, ainsi que leur confort et la possibilité qu’ils offrent de transporter ses affaires personnelles. Dans les grandes agglomérations, il n’est pas non plus évident d’habiter à proximité de l’emplacement des études ou de l’apprentissage. Et certaines zones demeurent inaccessibles par d’autres moyens que les véhicules à moteur. Quand bien même les villes opèrent des changements en vue de privilégier la marche et le vélo, beaucoup de travail reste à effectuer pour atteindre le niveau d’accès affichés par certains voisins européens. L’usage d’une bicyclette nécessite par exemple de disposer d’un parking sécurisé où la garer, sur le lieu d’arrivée, et aussi de voies ou trottoirs spécifiques pour pouvoir circuler. Opter pour un mode de transport écologique implique enfin de modifier ses habitudes et de s’adapter à la météo.

Pollution, embouteillages… Le véhicule à moteur est-il vraiment irremplaçable ?

Les transports représentaient 31 % des émissions de gaz à effet de serre en France, en 2019, selon le rapport sur l’état de l’environnement publié par le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire, en février 2021. Parmi eux, l’automobile était responsable de 51 % de ces émissions. Et il faut ajouter à ceci les nuisances sonores et la pollution de l’air, avec les problèmes que cela peut engendrer sur la santé.


En outre, certains des avantages qu’on lie fréquemment à l’emploi des véhicules à moteur sont très relatifs. On peut par exemple faire la différence entre la lenteur perçue et le temps réel du déplacement. Aux heures de pointe, le trafic routier des grandes agglomérations est saturé. Et le temps passé dans son véhicule personnel peut paradoxalement être supérieur à celui qu’impliquerait un voyage à vélo ou dans les transports en commun. L’aspect écologique des vélos n’est pas à démontrer et l’Ademe considère l’impact sur l’environnement des transports en commun comme dix fois inférieur à celui des véhicules à moteur personnels, sur un trajet d’un kilomètre. Et il ne faut pas oublier les dépenses importantes rattachées à leur usage, qu’elles correspondent au prix d’achat, à l’assurance, au carburant ou à l’entretien.

Lorsque l’on ne peut éviter l’usage d’un véhicule à moteur, le covoiturage constitue une solution pour réduire l’empreinte carbone par utilisateur. Cela consiste à se déplacer à plusieurs, en partageant les frais liés au transport. Cela permet également de voyager dans la convivialité. Quand le covoiturage est fréquemment employé sur les longs trajets, il l’est beaucoup moins sur ceux, plus courts, du quotidien…

Comment amener les jeunes à privilégier les solutions vertes ?

Depuis le début des années 2000, les agglomérations ont fait de gros efforts pour faciliter la marche et l’emploi des vélos. Les travaux réalisés ont par exemple permis le développement des pistes cyclables, l’adaptation des trottoirs ou la création de parkings sécurisés. Il est bien sûr important de poursuivre sur cette voie. Il est aussi possible de conscientiser les jeunes sur le fait que certains modes de transport peuvent leur permettre de faire une activité physique et d’éviter la sédentarité, alors que l’obésité constitue un problème croissant dans notre société. La solution du vélo électrique peut être séduisante, en cas de long trajet ou de parcours au fort dénivelé.

La sensibilisation sur les alternatives écologiques passe également par l’information sur les moyens de transport accessibles. Et ce, en fonction de la zone où l’on se situe. Les municipalités ont aujourd’hui la possibilité de recourir au concept Mobility as a Service (MaaS), lequel consiste en une centralisation des différents modes de déplacement, via une plateforme disponible depuis les mobiles. Il permet non seulement de les visualiser et de planifier les trajets, mais aussi de les réserver. Il s’agit de l’outil idéal pour optimiser l’emploi des moyens de transport à disposition.

Les changements d’habitudes à l’échelle du pays sont intrinsèquement liés à ceux que l’on est capables d’apporter à son quotidien. L’énergie déployée pour convaincre les jeunes de modifier leurs comportements est une étape essentielle dans la prise de conscience environnementale.

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