Lancé en 1994, le pass Navigo s’est aujourd’hui imposé comme le passe-partout pour se déplacer sur la capitale. Une habitude ancrée qui devrait très prochainement évoluer… En effet, alors que de plus en plus de réseaux de transport intègrent l’Open Payment, il semblerait que le futur métro de Grand Paris soit sur cette piste de réflexion. L’idée : Délaisser le légendaire Pass Navigo lors des passages aux portiques au profit de la carte bancaire ou du smartphone. Zoom sur cette transition sur laquelle planchent des ingénieurs du groupe Thales Revenue Collection Systems…
« Un nouveau choc technologique »
« La plupart des voyageurs ont envie de simplicité, et la simplicité, c’est le téléphone ou la carte de crédit ». Une citation reprise par Jean-Marc Reynaud, directeur général des Systèmes de paiement et parking, sur le plateau de BFMTV. Après Dijon en 2018, Toulouse en 2021 et Lyon en 2022, l’Open Payment semble passer à la vitesse supérieure en France. Un mode paiement de plus en plus en vogue qui semble avoir conquis le réseau parisien. Pour le moment, il est seulement possible d’intégrer son Pass Navigo sur certains modèles Android, à condition de faire l’impasse sur l’abonnement annuel,et les tickets Paris-banlieue. Une contrainte limitant inévitablement le taux de pénétration du Navigo dématérialisé auprès des Franciliens.
Aujourd’hui, 100% des appels d’offres demandent le paiement par carte.
Nicolas Cousinard, responsable de la ligne produit billettique au sein de Thales Revenue Collection Systems
Un système complexe technologiquement conçu actuellement par la Division RCS du groupe technologique Thales, qui sera bientôt cédé au groupe japonais Hitachi Rail. Ces derniers travaillent actuellement sur les « gates » qui permettront « d’ouvrir la barrière en même temps que l’on demande l’autorisation à la banque ». Un système pensé par Thales d’ores et déjà déployé à Dubaï, Le Caire, Johannesburg, Saint-Domingue, Amsterdam ou encore Rotterdam.
Une lutte efficace contre la fraude
Représentant un manque à gagner de 600 millions d’euros en 2022 d’après la Gazette, la fraude ne cesse d’augmenter en France. Une priorité pour les réseaux de transport et pour Thales. En effet, comme précisé par Jean-Marc Reynaud, « l’usage est aussi important que la technologie. Nous amenons la technologie, et l’usage qui est en fait, c’est l’expérience de l’opérateur. » Une volonté de se conformer aux problématiques actuelles qui ont conduit l’ESN à intégrer à ces gates de l’intelligence artificielle et des caméras 3D capables conjointement d’alerter en cas de situation de fraude.
On développe des infrastructures qui vont être déployées sur quinze ans chez nos clients, et pendant ce temps il y aura 5 à 6 mises à jour. Tous les trois ans, on a un nouveau choc technologique qui arrive.
Jean-Marc Reynaud, directeur général des Systèmes de paiement et parking.
Premiers tests dès 2024
Une date qui ne tient pas du hasard. Comme vous le savez tous, Paris accueillera l’année prochaine les JO. Un évènement phare pendant laquelle se dérouleront les premiers tests. Et ce dès printemps 2024, à Orly et Saint-Denis, aux deux terminus de la ligne 14 prolongée. Une nouvelle ligne appartenant au futur Grand Paris Express. Le nouveau métro qui reliera les principaux lieux de vie et d’activité en banlieue sans passer par Paris. Sans nul doute « un des plus gros chantiers » de Thales en matière de billetique, qui inclura 500 machines et 1 200 portillons high-tech avec un nouveau design épuré. Un projet pharaonique conduisant Thales à recruter une centaine de personnes qui se joindront donc aux milliers d’employés de Thales RCS.