Article mis à jour le 28 janvier 2022
“Un ticket, s’il vous plait”. En cette période de pandémie de la Covid-19, nombreuses sont les villes qui cherchent des solutions pour respecter au maximum les gestes barrières. Notamment en matière d’achat de titres de transport. Depuis l’apparition de la carte magnétique dans les années 2000, vingt ans plus tard de nouvelles solutions plus innovatrices ont fait leur apparition. Zoom sur les systèmes existants de dématérialisation de tickets.
L’Open Payment
Plus besoin de l’incontournable carte de transport magnétique, désormais seule votre carte de paiement sans contact suffira. Connue sous le nom d’Open Payment, cette technologie permet à l’usager de pouvoir régler directement à bord des transports au moyen de sa carte bleue. Lancé à l’occasion des JO de 2012 de Londres, ce système a rencontré un véritable succès dès sa première semaine avec un million d’utilisateurs. Aujourd’hui, toujours autant plébiscité, l’Open Payment représente environ 18% des trajets validés effectués.
En France, Dijon est la seule ville à l’avoir déployé avec Worldline, en partenariat avec Keolis, la Caisse d’Épargne de Bourgogne Franche-Comté et Visa. Et ce depuis mars 2018, avec plus d’un demi-million de trajets réglés par cartes bancaires. Important de noter tout de même que cette technologie d’Open Payment représente un énorme coût pour les opérateurs de transport. Du renouvellement des valideurs aux matériels de contrôle, ces derniers sont dans l’obligation de pouvoir récupérer et transférer les données, de façon fiable et sécurisée. À titre indicatif, la métropole dijonnaise a déboursé près de 50 000€ pour équiper l’ensemble de ces “22 rames de tramway et 200 bus en bornes de validation, logiciels et appareils spécifiques de contrôle“.
L’application mobile via le NFC, Bluetooth ou QR code
Avec un taux mondial de possession d’un smartphone de 67%, il semblait évident qu’un jour les opérateurs de transport s’en appuieraient. En effet, dans de nombreux réseaux, l’usager a aujourd’hui la possibilité d’acheter ses tickets directement depuis leur application mobile. En accédant dans les transports en commun, il ne lui reste plus qu’à apposer son téléphone sur les validateurs. Un système pouvant s’appuyer soit sur la technologie NFC, Bluetooth ou QR-Code.
En France, par exemple la ville de Toulouse propose son application mobile TICKET easy. Une app permettant à l’usager de calculer son itinéraire, payer à distance ainsi que valider son titre de transport via la technologie NFC. En Ile-de-France, c’est la joint-venture Wizway qui a notamment dématérialisé le fameux pass Navigo sur tout le réseau IDF Mobilités, avec comme partenaires Thales ou encore Dejamobile. Avec un déploiement peu coûteux, le NFC rencontre cependant quelques obstacles. En effet, pour pouvoir utiliser ce dispositif, seuls les android équipés d’une puce NFC sont compatibles. Sachant qu’en 2021, sur les 6,1 milliards de smartphones en circulation, seuls 3,9 milliards seront compatibles au NFC.
Autre technologie plus répandue sur les téléphones portables, le Bluetooth. Transport Bordeaux Métropole (TBM) a notamment opté pour cette solution avec le déploiement de son application avec la startup ‘Witick“. Du côté de l’opérateur bordelais, cela a nécessité simplement l’installation “d’une petite pastille Bluetooth posée dans les bornes déjà existantes”. Basée sur la technologie BLE (Bluetooth Low Energy), elle est à la fois compatible iOS et Android. Et, elle a surtout l’avantage de consommer très peu de batterie. Toutefois, l’inconvénient du Bluetooth est que contrairement au NFC, le téléphone de l’usager doit être forcément allumé.
Enfin dernière solution le QR code. Côté opérateurs, c’est une des solutions les moins coûteuses. Du fait qu’ils n’ont qu’à apposer dans les transports des stickers QR code. C’est notamment une technologie développée par la startup française MyBus, déployée dans plusieurs villes. “Solution de m-Ticketing gratuite, universelle et prête à l’emploi pour les transports en commun”, le ticket dématérialisé est disponible via l’application MyBus. En flashant le QR code, ce dernier est automatiquement ajouté dans l’application, comme preuve d’achat.
Le ticket SMS
Autre solution de dématérialisation de titre de transport via le smartphone, le ticket SMS. Comme son nom l’indique, ce service permet d’emprunter les transports en commun, avec un SMS en guise de titre de transport. De Paris, Lyon, en passant par Rouen, Grenoble, le Havre, de nombreuses villes ont déployé cette solution. Un système permettant d’éviter tout contact avec les chauffeurs. Pour se procurer son titre de transport, le voyageur n’a qu’à envoyer un SMS pour recevoir par message son ticket. Grâce à un accord avec les différents opérateurs téléphoniques, le montant est prélevé directement sur sa facture mobile. Aujourd’hui, de nombreuses sociétés se sont spécialisées dans ce domaine comme la startup française Atsuké.
À Lyon, le prix du ticket SMS est de 1,90€, contre 2,20€ auprès des chauffeurs de bus. Valable une heure, le système n’est en revanche valable que pour les trajets en bus. Excluant ainsi tous les trajets en métro, tramway ou funiculaires du réseau TCL (Transports en commun lyonnais). Un détail, compliquant fortement certains trajets intermodaux. Même constat du côté de la RATP avec son “SMS Ticket Bus”, uniquement valable sur les trajets en bus. À l’ère du MaaS et de l’intermodalité, il est fort à parier que ces nouvelles technologies ne seront plus seulement dédiées aux transports en commun.
La reconnaissance faciale
Et si l’on n’avait plus besoin de rien pour prendre les transports en commun ? Plus de ticket, plus de smartphone, plus de carte bleue… Une nouvelle solution émerge en 2021 : Face Pay. Alors que l’Europe en est au stade de la dématérialisation des tickets, Moscou la devance très largement en proposant un moyen de paiement plus singulier. En effet, la capitale russe utilise la reconnaissance faciale comme outil de paiement pour effectuer des trajets en métro. Afin d’en bénéficier, il suffit d’associer sa photo, sa carte bancaire et son titre de transport Moscovite Troïka sur l’application du métro “Métro Moskvy”. Ensuite, l’utilisateur se dirige simplement vers les portillons étiquetés. Enfin, il ne reste plus qu’à regarder la caméra pour franchir le tourniquet et accéder au quai. Le montant à régler se prélève automatiquement sur la carte bancaire. L’accès au métro se fait désormais sans couture et sans rien toucher.
Bien évidemment, ce service reste facultatif et chacun est libre de l’utiliser ou non. Les informations collectées sont stockées dans des centres de traitement de données auxquels seul les fonctionnaires haut placés ont accès. De plus, la caméra liera une « clé biométrique » et non une image du visage de la personne. Cependant, cette technologie soulève certains doutes en matière de confidentialité, bien que les autorités affirment sécuriser l’ensemble des données transmises.