Dans un contexte où de nombreuses grandes villes européennes optent pour des politiques de réduction de la circulation automobile en centre-ville, Berlin surprend en prenant un autre virage… En effet, la capitale allemande abandonne la limitation de vitesse de 30 km/h au profit d’une autoroute urbaine revalorisée à 50 km/h. Cette décision soulève des questions fondamentales sur les politiques de mobilité urbaine et les priorités des autorités locales. Quelles motivations se cachent derrière ce revirement surprenant? Découvrez-en davantage dans cet article exclusif…
Les autorités berlinoises font demi-tour
Face à l’urgence climatique à laquelle le monde est confronté, de nombreuses villes exercent une pression sur les voitures et leurs conducteurs. Leur objectif ? Réduire la présence des véhicules en ville au profit des mobilités douces qui garantissent un environnement plus apaisé et une pollution moindre… Cependant, Berlin est l’exception… En effet, dans la capitale allemande, les autorités ont enclenché la marche arrière pour favoriser de nouveau l’usage de l’automobile. Cette décision se traduit tout d’abord par la réouverture de la principale artère commerciale, la Friedrichstrasse. Ouverte en 2020, elle a été fermée puis rouverte à plusieurs reprises, perturbant les automobilistes et générant des désagréments. Mais elle était, particulièrement, l’objet d’affrontements politiques entre écologistes et conservateurs. À présent, cette situation s’avère être un échec, impliquant un coût d’environ 3 millions d’euros supporté par le contribuable.
La voix des citoyens se fait entendre
À Berlin, un changement radical de perspective émerge chez les citoyens. Selon divers observateurs, dont l’ONG Changing Cities, Berlin semblait jusqu’à présent dépourvue d’une véritable politique de mobilité. En effet, la ville privilégiait des aménagements rapides et parfois incohérents, notamment la conversion précipitée de routes en pistes cyclables. Cette approche, combinée à l’influence persistante du lobby automobile en Allemagne, a généré des frustrations parmi la population. Et celle-ci n’a pas hésité a exprimé son mécontentement à travers les urnes…
Depuis l’arrivée au pouvoir des conservateurs, la politique de la ville en matière de transport a subi un bouleversement radical. Le nouveau maire, ayant axé sa campagne sur le rétablissement de la place de la voiture dans la cité, semble avoir remporté l’adhésion de nombreux électeurs. À rebours des tendances observées à Paris, Barcelone et Bruxelles, Berlin adopte ainsi une approche opposée. Kai Wegner (CDU), le nouveau maire, a même affirmé son désir de ne pas laisser les pistes cyclables perturber la fluidité de la circulation…
Stratégie de mobilité à Berlin : bilan et perspectives
Les autorités justifient la revalorisation de la limitation de vitesse, car elles estiment que les objectifs de réduction de la pollution ont été atteints. Notamment grâce à la diminution du nombre de véhicules diesel et l’essor du nombre de voitures électriques. En ce qui concerne le stationnement, la municipalité de Berlin insiste sur la simplicité et l’accessibilité. Ainsi, les tarifs de stationnement ne seront pas augmentés de manière exponentielle pour les SUV. Contrairement à ce qui se passe à Paris et à Lyon…
En moyenne, les résidents paient seulement 12 euros par an pour leur stationnement, tandis que la ville s’engage à construire de nouveaux parkings là où c’est possible. Cependant, la décision de construire une nouvelle portion d’autoroute, l’A100, reste controversée, car elle semble promouvoir une vision rétrograde de la toute-puissance de l’automobile, rappelant les années 1950. Nous suivrons de près cette affaire afin de vous tenir informés des dernières nouveautés…