De plus en plus ancrée à notre quotidien, la biométrie ne cesse de faire polémique. Et ce fut le cas avec la société en charge de l’exploitation du métro de São Paulo. En effet, elle a été sommée de suspendre l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale. Un arrêt prématuré faisant suite à une décision de justice émanant d’un recours civil initié par plusieurs ONG de défense des droits civiques. Une décision soulevant le futur de la biométrie et les préoccupations quant à la discrimination potentielle liée à cette technologie…
Interdiction de “déployer tout autre dispositif intrusif“…
Tels sont les termes employés par la juge Cynthia Thome. Une décision de justice stipulant que la Companhia do Metropolitano de São Paulo (METRO) doit immédiatement suspendre la capture et le traitement de données biométriques à des fins de reconnaissance faciale. Et ce, également dans le cas de l’installation de nouveaux équipements, sous peine d’une amende quotidienne en cas de non-respect.
D’innovants systèmes utilisés dans le cadre de la mise en place d’un système de surveillance électronique. Une injonction qui intervient à la suite de préoccupations émises par des organisations de défense des droits civiques. Elles estiment que la surveillance électronique impliquerait la reconnaissance faciale de tous les utilisateurs du métro. Et ce, sans mesure explicite de consentement.
“Le projet de reconnaissance faciale a été élaboré sans évaluation de l’impact et du risque qu’il pourrait avoir sur la vie privée des usagers “
Tribunal de SAO PAULO
Des zones d’ombre en termes de transparence
Comme cité dans l’introduction, cette décision soulève des questions cruciales en matière de protection des droits fondamentaux des citoyens. En effet, les plaignants soutiennent que la collecte des données biométriques est “illégale et disproportionnée”. La raison : le fait que les informations faciales de tous les usagers seraient lues, copiées, mesurées et enregistrées. Toujours d’après la partie plaignante, il semblerait que la société METRO n’ait pas fourni d’informations claires sur la base de données utilisée. “Une entrave à l’évaluation de l’efficacité du projet.”
Un manque de transparence mise en lumière quant aux mesures formelles pour obtenir le consentement ou le refus de traitement des données biométriques. Contacté par ZDNet, le métro de São Paulo a déclaré ne pas avoir été informé de la décision. Toutefois, elle a déclaré qu’elle « fera appel et fournira toutes les clarifications. Du fait que son nouveau système de surveillance est strictement conforme à la RGPD ». Un règlement qui, depuis février, est un droit fondamental au Brésil. Une issue qui pourrait façonner la manière dont la technologie de reconnaissance faciale est intégrée dans les infrastructures de transport à l’avenir…