À l’heure d’aujourd’hui, les foyers français sont 86 % à posséder au moins une voiture. Bien que les experts et les pouvoirs publics innovent pour trouver des alternatives à ce moyen de transport qui représente à lui seul 80% des gaz à effet de serre lié au transport, la voiture reste indispensable pour certains. Des zones très peu desservies par les transports en commun, ne laissent pas le choix aux habitants que d’utiliser leur automobile… Pourtant, sur 1000 automobilistes, seulement 1 effectue du covoiturage… Alors comment faire pour maximiser ou encore « rentabiliser » ces trajets trop souvent réalisés seuls…. Il semblerait que Ynstant, ait trouvé la solution…
Un début sur les bancs de l’école
Tout commence en septembre 2021. Lancelot Salomon, est à l’époque étudiant à HEC et n’a que 23 ans. Avec une attirance prononcée pour l’entrepreneuriat, Lancelot rejoint rapidement, divers projets entrepreneuriaux au sein de son école… Mais il décide d’aller plus loin en créant et développant sa propre idée. C’est grâce à son expérience personnelle que le projet émerge en lui. En effet, originaire de Voiron, Lancelot n’a pas toujours habité dans une grande ville où l’offre de transport est très étendue. Et comme beaucoup de personnes, il s’est fréquemment retrouvé face à un manque d’offre pour se déplacer. Ce phénomène s’intensifie lorsqu’il intègre la prestigieuse école de commerce HEC située dans les Yvelines en région Île-de-France. Difficilement accessible en transport en commun, lui et ses camarades font face à un défi de taille : la mobilité.
C’est de ce problème-là que Ynstant naît. Lancelot veut faciliter les déplacements de ses camarades et leur permettre de se déplacer instantanément. Peu de temps après, pour concrétiser son idée, il s’associe avec son ami, Théophile Adénot, étudiant à l’école Polytechnique. Lancelot explique « nous avions en quelque sorte toutes les pièces du puzzle qui étaient là, afin de pouvoir proposer du covoiturage de manière simple et très rapide sur les trajets du quotidien »…
Un concept innovant qui n’a pas de suite séduit…
Lancelot décrit Ynstant comme “une application de covoiturage simple et flexible permettant aux utilisateurs de se déplacer instantanément pour des trajets du quotidien”. Ce qui la différencie de tous les autres acteurs du covoiturage, “c’est qu’elle est centrée sur l’expérience conducteur. En réalité, ce n’est pas le conducteur qui paye, mais pourtant, c’est lui qui est plus difficile à solliciter. Ils représentent un véritable challenge pour nous”. Après un travail acharné sur près de 10 mois, l’application Ynstant est lancée officiellement sur le campus d’HEC le 1er Mars 2022. L’excitation et le stress sont là pour les deux cofondateurs qui espèrent séduire le plus grand nombre d’étudiants. 800 inscriptions en 5 jours ! Mais malheureusement 0 covoiturage effectué sur les premiers jours.
S’installe alors le doute, l’incertitude, la remise en question du projet, mais Lancelot et Théophile veulent y croire… Lancelot admet ” Avec du recul, je pense que nous avions surestimé l’excitation des étudiants pour le lancement de ce projet”. Quelques jours passent et peu à peu les utilisateurs postent puis réservent des trajets… Ils sont dix, puis quinze puis vingt jusqu’à atteindre trois-cents covoiturages à la fin du mois. La machine est lancée ! Ils dépassent même les chiffres que font des applications similaires à la leur comme Klaxit ou Karos sur le campus d’HEC.
Un fonctionnement simple et efficace
Les fondateurs de Ynstant veulent casser l’idée que le covoiturage est un déplacement que l’on doit prévoir longtemps à l’avance, comme on le ferait pour partir en vacances. Pour cela, ils l’ont compris, il est nécessaire de changer les codes du covoiturage… Contrairement à ce que l’on pourrait croire, BlaBlaCar n’est pas considéré comme l’un de leurs concurrents. En effet, Lancelot explique ” aujourd’hui, notre principal concurrent ce n’est pas BlaBlaCar… Nos concurrents, ce sont les conducteurs qui conduisent seuls dans leur voiture… L’idée, ce n’est pas d’attirer un conducteur de BlaBlaCar car la plupart du temps, il réalise de longs trajets… L’objectif est d’encourager des conducteurs qui roulent seuls à utiliser notre plateforme.” Il faut en faire une habitude, mêlant convivialité et liberté afin de toucher de nouveaux conducteurs et passagers. C’est pourquoi, il fallait développer une application aussi simple que rapide en termes d’utilisation. Un défi amplement relevé !
L’application à plusieurs interfaces. La première est consacrée aux conducteurs. Sans effort, ces derniers s’inscrivent, puis indiquent leur trajet, le tout en seulement 3 étapes. Ensuite, ils ont jusqu’au départ pour accepter un passager et n’ont aucun détour à faire durant leur trajet. Leur leitmotiv : la liberté. Pour les passagers, c’est tout aussi simple. Ces derniers créent des alertes pour être prévenus des covoiturages similaires à leurs demandes. Ensuite, il n’y a plus qu’à réserver sa place. Plutôt simple n’est-ce-pas ?
Quel futur pour Ynstant ?
La rentrée scolaire, marque le début de nouveaux objectifs pour Ynstant qui souhaite rentrer en phase de croissance. Et pour maximiser ses chances de réussites, l’équipe s’agrandit et emménage dans l’incubateur Urban Lab à Paris. À plus long terme, l’équipe espère s’intégrer aux applications de mobilité que les gens utilisent au quotidien. Parmi elles, Citymapper, Google Maps… Mais également dans des applications MaaS telles que Bonjour RATP ou encore IDF Mobilités. “L’enjeu serait de taille si nous pouvions nous connecter dans ce type d’applications. En effet, les passagers qui utilisent ces solutions cherchent un moyen de se déplacer dans les prochaines minutes. Et en fait, c’est exactement ce que nous proposons.” Une ambition évidente qui va même au-delà de la France. “Dans quelques années, notre objectif est d’intégrer notre technologie aux applications MaaS de grandes villes européennes”.
